Plongée aux origines du Brésil : Recife

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Recife, Olinda, deux escales pour un carnaval brésilien différent, le long des plus belles plages du Pernambuco, un état du nordesté brésilien qui se mérite pour une destination authentique, coloré, musicale et vivante. Recife la ville, Olinda la culturelle, deux dimensions d’un même voyage. Embarquement pour un voyage découverte sur les traces des Portugais et des Hollandais.

“Enlevez vos montres”, conseille la guide Stéphanie dès l’arrivée à l’aéroport ultra moderne de Récife, “Le temps n’a pas de prise sur les brésiliens. D’ailleurs, regardez leur poignet: seuls les touristes…et leurs guides portent un bracelet-montre!”. Par une sorte de fatalisme tout brésilien, la formule “Laisser du temps au temps” prend ici toute sa valeur. Le Pernambuco, c’est “l’endroit où la mer échoue”, en langue indigène. Au XVIIème siècle, c’était l’un des états les plus prospère du Brésil dont Recife et Olinda, distantes de quelques kilomètres, se disputaient la suprématie. Recife est la ville des marchands portugais, Olinda celle des planteurs de canne. Recife gagne la bataille des deux classes dirigeantes et largue les amarres vers le futur tandis qu’Olinda s’inscrit dans l’histoire et devient, en 1982, patrimoine mondial de l’Humanité, inscrite à l’inventaire de l’Unesco. Deux rythmes de vie, deux découvertes attachantes.

Recife, port naturel en plein développement

Avec 1,3 millions d’habitants, Recife est une capitale régionale pleine d’énergie. C’est d’abord un port naturel, protégé derrière les arrecifes, la barrière de corail qui lui a donné son nom. Mais comme deux fleuves la traversent, elle est aussi baptisée la Venise brésilienne. Les ponts se multiplient sur des cours d’eau qui partagent la ville en de nombreux quartiers qui se découvrent facilement à pied, la meilleure façon de se mêler à une population tranquille et rieuse qui ne demande que cela: les problèmes de sécurité de Rio ou Sao Paulo sont ici inconnus. Même s’il convient de ne pas faire dans la provocation dans un pays où la pauvreté peut être extrême, la ville est sûre.

Haut lieu touristique, Boa Viagem, le copacabana local. Le long d’une plage magnifique et quasiment vide en semaine, un alignement de tours de bureaux, de logements et d’hôtels borde un boulevard où s’entrainent à partir de décembre les groupes d’un carnaval parmi les plus populaires du Brésil. C’est un endroit formidable pour se baigner à l’abri des récifs de coraux, faire du roller ou marcher des heures mais le plus intéressant de la ville est ailleurs, sur l’ile San Antonio et sa voisine du Barrio Antiguo.

Une culture préservée

Le cœur historique recèle de nombreux trésors baroques dont la Chapelle Dourada, l’une des plus belles églises du Brésil avec son autel revêtu d’or et ses peintures murales, des maisons coloniales anciennes en pleine restauration, le Marché San José, qui abrite quelques 500 commerçants, ou encore, à ne pas rater, la rue Bom Jesus, qui abrite une synagogue et des petits cafés. Le soir, les tables accaparent les trottoirs, la rue est même piétonne le dimanche pour accueillir des brésiliens qui n’hésitent pas à danser le Fevro si l’orchestre et le coeur leur en disent. Les rues étroites pleines d’histoire et de romantisme conduisent immanquablement au bord de fleuve. L’ancienne prison transformée en un centre de culture populaire – Casa da Cultura – mérite d’être vue, non pour l’évantail assez classique des produits artisanaux, mais pour son architecture.

Pour une promenade romantique, le reflet des maisons anciennes dans l’eau se contemple à bord d’un bateau catamarã pendant la journée ou le soir. Les départs ont lieu au Marco Zero, sur le bord de mer.