Qualité des eaux des plages et piscines en France

4.8/5 - (23 votes)


Cet été, des millions de vacanciers vont profiter des plages. Certains choisissent leur destination selon la qualité des eaux. Pour les aider, l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publie un document pour distinguer les bons élèves des mauvais. Quelques pays comme l’Italie et la France figurent parmi la seconde catégorie.

La qualité des eaux des plages européennes : en amélioration constante

Une commission a, comme chaque année conduit des études sur la qualité des eaux dans les différents pays de l’Europe. En 2019, 20.000 plages de la Méditerranée en passant par la mer Noire ont subi des tests pour savoir si elles sont conformes aux standards imposés. Par l’intermédiaire de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), la commission annonce que 90% des zones d’eau à l’intérieur des terres et 96% des côtes sont aux normes.

Parmi les points sur lesquelles la commission enquête, il y a, par exemple les données concernant la protection de la santé. Depuis 2006, une loi cadre les critères de notation. Pour les plages, le vent, les arbres morts sur les sites et les courants sont pris en compte. Après les études sur le terrain, des notes sont ainsi données à ces différents critères et des sanctions peuvent être prises si des modifications ne sont pas faites. Au final, les plages incriminées peuvent même être interdites à la baignade.

Les eaux des plages françaises et italiennes

Dans son rapport, l’Agence européenne pour l’environnement insiste sur le fait que depuis vingt ans, les eaux de baignade dans la zone euro sont chaque année de meilleure qualité. Mais des efforts sont encore à fournir et spécialement pour certains pays. Parmi les plus mauvais élèves de l’Union Européenne figurent la France et l’Italie. Dans un rapport du 10 juin dernier, en compagnie du Danemark, ils totalisent 500 plages qui ne sont pas aux normes. En fait, ils occupent les trois places du podium, ce qui n’est pas une bonne chose pour les vacanciers et les touristes.

Dans les détails, il est constaté que 56 sites sont pointés du doigt pour l’Italie. Le pays présente des particularités dans la mesure où toutes les zones de son littoral sont concernées. Autrement dit, celles situées près des zones industrielles et des aéroports ont aussi fait l’objet des études. Aussi, toute proportion gardée, compte-t-elle 273 lacs et rivières et 316 plages qui sont sanctionnés. Pour la France, l’hexagone doit encore faire des efforts pour ses 129 sites en mauvaise posture. 68 d’entre eux sont des eaux dans l’intérieur du pays et 61 des plages.

Des contaminants chimiques dans les piscines selon l’Afsset

qualité eau piscine france

Dans le dernier rapport d’expertise l’Afsset, les piscines publiques sont des endroits propices à la formation de contaminants chimiques nocifs pour l’organisme humain. Ces derniers peuvent être à l’origine de troubles respiratoires et de maladies de la peau.

Les désinfectants à l’origine des contaminants chimiques dans les piscines

Selon un constructeur de piscine de Perpignan citant le rapport d’expertise publié par l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail, : « les piscines publiques peuvent être des lieux de contaminations microbiennes dangereux pour les baigneurs« . D’après l’Afsset, l’utilisation des produits chimiques pour la désinfection de l’eau en est la principale cause. En se mélangeant à la matière organique laissée naturellement par les baigneurs dans l’eau, les locaux, le sol et l’air, les produits dérivés du brome, de l’ozone ou du chlore deviennent des contaminants chimiques nocifs pour l’organisme humain.

Les produits désinfectants peuvent en effet former des sous-produits comme le chloroforme ou les trichloramines. Si auparavant, les scientifiques se penchaient surtout sur les bactéries présentes dans ces lieux publics, ils doivent maintenant s’inquiéter de ce phénomène. Si le taux des contaminants chimiques nocifs atteint un certain taux, ils peuvent causer des infections respiratoires et des maladies de la peau. Les enfants en bas âge sont les plus vulnérables, tout comme les nageurs professionnels, les maîtres nageurs et le personnel des piscines.

Les contaminants chimiques dans les piscines doivent être limités

Pour prévenir les troubles éventuels liés à ces composés chimiques, dans son rapport l’Afsset préconise la diminution de l’utilisation des désinfectants et la réduction de la quantité de matière organique présente dans les piscines. Pour ce faire, l’hygiène corporelle dans ces endroits doit être renforcée et la réglementation relative à l’hygiène de l’eau, de la surface et des locaux doit être révisée. Selon l’agence, le renouvellement de l’air ambiant autour des piscines doit aussi être systématique, avec un débit de 60 m3 d’air neuf par occupant et par heure.

Les piscines devront ainsi être classées dans la catégorie des « bâtiments à pollution spécifique » avec un contrôle strict de la qualité de l’air. Des protocoles spécifiques à l’entretien des locaux et au nettoyage des surfaces doivent également être mis en place, toujours selon l’Afsset. En outre, les personnels de piscine ainsi que les bébés nageurs doivent faire l’objet d’un suivi médical renforcé pour limiter les risques de contamination. Spécifiquement pour les enfants de moins de 2 ans, leur activité ne doivent se dérouler que dans des endroits prévus à cet effet, où l’hygiène est strictement contrôlée.