Redécouvrir la route de la soie

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8000 kms à travers les steppes, les montagnes, les déserts. Un voyage entre deux continents, par mers ou par terres, en chameau ou à moto. Des étapes aussi mythiques qu’Istanbul, Samarcande, Boukhara, à la découverte de la grotte des Mille Bouddhas ou du Cachemire …Les richesses du monde se trouvent toutes sur la route de la soie. Lorsque l’Empereur de Chine antique cherche des alliés contre les Huns, il finit par envoyer un ambassadeur à Rome. L’Extrême orient et l’Occident trouvent alors une voie pour s’unir : le commerce. Si, déjà auparavant, la Chine échangeait avec l’Inde et Rome avait des liens avec la Perse, rien ne prédisait que les deux continents s’uniraient par la route de la soie.

Elles ont pourtant été fortes, ces voies commerciales. Prospères, longues de 8 000 kms. Elles ont enrichi les deux parties du monde, permis aux uns et aux autres de découvrir de nouvelles technologies, des connaissances, des religions, des techniques artistiques. Si les Routes de la soie allaient jusqu’en Asie du Sud Est et en Somalie, elles se sont principalement concentrées en Asie centrale. Donnant naissance à de brillantes civilisations, permettant d’échanger beaucoup plus que des simples marchandises. Le parcours le plus mythique est aujourd’hui à la portée des aventuriers.

Route de la soie : de Venise à Tabriz

La Sérénissime était au Moyen Age la ville reliant le Moyen Orient à l’Europe. Soieries, épices, pierres précieuses, tapis persans et nourritures exotiques devaient franchir les canaux vénitiens avant de rejoindre le nord de l’Europe. La Grèce est l’étape-clé entre le Levant et l’Italie, et la puissance de Byzance (aujourd’hui Istanbul) est alors sans égale en Europe.

Les longues caravanes traversent toute l’Asie centrale, en direction de Bagdad. Après la belle Cappadoce, c’est Beypazari, Mardin et Sanliurfa, où serait né le prophète Abraham. La Mésopotamie traversée, on arrive en Perse, à Tabriz, célèbre pour sa Mosquée Bleue et son Bazar, le plus long au monde.

Les riches cités d’Asie centrale

Elles font rêver les Européens depuis des siècles. Des steppes, des prairies à n’en plus finir, au cœur du Turkménistan, de l’Ouzbékistan ou de l’Afghanistan. Les commerçants s’arrêtent par étapes, enrichissant les populations locales. Kazan en Russie, Tachkent et Boukhara en Ouzbékistan ou Merv, aujourd’hui disparue, sont autant de cités bâties grâce aux transferts de richesses entre continents.

Sans oublier la mythique Samarcande, le « lieu de la rencontre ». A la limite des mondes turc et persan, elle devient le symbole même de ce commerce interculturel, de cette rencontre entre civilisations. Conservant toujours en son sein les influences musulmane, turque, mongole, persane. Agée de 2750 ans, elle garde aujourd’hui le cachet d’une ville qui fut sans doute l’une des plus riches au monde.

A travers la Chine

Au cœur de l’Asie, le voyage des routes d ela soie est loin d’être fini. Si 4000 kms ont été traversés depuis l’Europe, il reste encore 4000 kms pour atteindre le cœur de l’Empire du milieu. Après avoir dépassé Kachgar et les montagnes du Tian Shan, la première grande difficulté : le désert du Taklamakan. A contourner au nord ou au sud, afin de profiter des paisibles oasis qui jalonnent ces routes. Le Xinjiang est là, abordable. La Grotte des Mille Bouddhas, les impressionnantes ruines de Gaochang. Mais encore Lanzhou et son monastère, Maiji et ses grottes, jusqu’à Xi’an, où mille soldats gardent toujours le Mausolée de l’empereur Qin. Arrivé à destination, le voyage mythique s’arrête, et l’on se demande pourquoi les siècles ont mis fin à une telle aventure, voir La Route de la Soie une Histoire Géopolitique